Accueil Economie Relance économique: Optimiser l’entrepreneuriat inclusif

Relance économique: Optimiser l’entrepreneuriat inclusif

La situation pandémique mondiale et celle nationale viennent entraver, momentanément, à une relance économique qui, selon le Conseil d’analyses économiques, devrait promettre un meilleur climat socioéconomique, car favorable à l’inclusion sociale, à la croissance économique et à l’employabilité. Certes, mais l’on continue à espérer que cette phase inquiétante, marquant le début de l’année 2020, ne serait qu’une petite parenthèse dans un processus socioéconomique fondé sur des mesures salutaires et des projets prometteurs, à même d’assurer la relance tant escomptée.

En effet, et selon le Plan de relance économique, publié en octobre 2018 par le Conseil d’analyses économiques (CAE) et relatif à la transition 2019/ 2020, une centaine de mesures politico-économiques et sectorielles ont été recommandées afin de garantir un développement à double vitesse ; un développement qui assurerait à la fois une meilleure croissance et un meilleur accès au marché de l’emploi, d’une part, et une inclusion sociale et régionale, de l’autre. Deux challenges qui impliquent une volonté confirmée de hisser les indicateurs socioéconomiques via des décisions salvatrices car pertinentes et des projets répondant aux besoins du pays.

La centaine de mesures impératives, suggérées par le CAE s’articulent autour de trois volets essentiels : des «  mesures de relance horizontales », des «  mesures de relance sectorielles avec accélération des projets », ainsi que des «  conditions de réussite et de mise en œuvre du plan de relance ».  Des priorités qui placent, d’emblée, le gouvernement face à ses responsabilités, à savoir assumer le recouvrement des dépenses financières et l’ajustement budgétaire, mais aussi miser sur des réformes de fond et autres, à court terme, dans le but de sauver, dans le plus bref des délais, les secteurs ébranlés par un climat politico-économique trébuchant. Le gouvernement est appelé aussi à digitaliser le domaine fiscal et à améliorer la gestion des administrations publiques, lesquelles administrations endurent depuis près de dix ans une baisse de leurs capacités budgétaires et une hausse au niveau des recrutements qualifiée comme explosive…

La bonification au profit des secteurs sinistrés

S’agissant de la politique monétaire, le CAE recommande l’option pour des mesures innovantes, non classiques, axées sur le principe de la bonification en faveur des secteurs stratégiques ; une telle orientation politique aurait pour finalité l’atténuation de l’inflation économique et l’appui aux secteurs stratégiques tout en se conformant aux instructions du FMI.

Par ailleurs, la lutte contre la corruption et l’économie parallèle s’impose plus que jamais afin de créer un climat économique digne de cette appellation, et de rassurer les investisseurs quant à la fiabilité et la transparence du terrain de l’investissement. Toutes ces pistes à explorer et à exploiter doivent, nécessairement, constituer le centre d’intérêt aussi bien de l’Etat  et de ses institutions, que du secteur privé, dont l’apport s’avère être plus que significatif. La synergie public/privé représente le cheval de bataille sur lequel doit parier l’Etat afin d’optimiser les chances de la relance économique.

Finance : convertir les contraintes en des incitations

Le premier volet du plan de relance économique consiste en la prise de mesures de relance horizontales. Le CAE insiste sur la levée des diverses entraves contraignant les entreprises. Tabler sur l’amélioration du climat des affaires, aussi bien en faveur des investisseurs tunisiens que ceux étrangers s’impose. Le CAE fixe même un défi qui serait annuellement perpétué, soit de «  gagner 15 places par an dans les classements 2019 Doing business and Davos ».  D’un autre côté, il recommande vivement la rectification des dispositifs relatifs à la loi de l’investissement dans le but de les rendre plus performants et de servir ainsi les intérêts des entreprises en difficulté. Les difficultés d’ordre fiscal figurent au cœur des obstacles entravant à l’essor de moult entreprises. Ces contraintes doivent s’estomper pour donner lieu à des « incitations fiscales », destinées surtout aux projets d’envergure. D’où l’impérative modification de l’article 20 de la Loi de l’investissement ou sa complémentation par des mesures d’incitation fiscale ou financière. Le CAE suggère dans ce même contexte de prolonger le délai fixé par la loi de l’investissement jusqu’à décembre 2020.

Des maisons régionales de l’entrepreneur

Toujours pour ce qui relève des mesures de relance horizontales, le CAE suggère la création des « maisons de l’entrepreneur » dans chaque région qui seraient la dynamo propice à la promotion de l’entrepreneuriat dans les régions ,et ce, dans le respect infaillible de l’inclusion économique, sociale et régionale.

Des mesures favorables à l’entreprenariat nécessiteraient, forcément, l’amélioration de l’écosystème de l’entreprenariat innovant, l’appui technique et financier aux TPE et aux PME, une discrimination positive en faveur des entreprises locales, notamment dans l’accès aux marchés publics avec facilitation de leur visibilité à l’échelle internationale. Parmi les exigences de la micro-finance, figure la mise de ce secteur sous la supervision de la BCT et l’extension du périmètre des IMF pour inclure d’autres produits intrinsèques à la micro-finance, dont l’assurance.  Le plan de relance économique exige, par ailleurs, la prise de mesures incitatives et d’appui en faveur des PME, dont l’instauration d’une bonification d’intérêt, ainsi qu’un ratio d’activité auprès des banques. La création des banques de régions serait un pas considérable aussi bien dans la modernisation du secteur bancaire que dans l’appui aux PME dans les régions. Parallèlement, le CAE appelle à « la révision du cadre institutionnel des IMF et du capital-risque ».  Autres mesures horizontales à prendre afin de rééquilibrer la balance financière, qui fait l’objet de grandes perturbations liées à la chute du dinar : l’autorisation pour les personnes physiques résidentes l’ouverture de comptes en devise, l’élargissement du périmètre de l’amnistie de change, l’amélioration des prestations de la Société Monétique Tunisie, la permission aux étudiants étrangers résidant en Tunisie d’y ouvrir des comptes en devise, la suppression graduelle du nivellement couverture pour les banques, ainsi que d’autres mesures tout aussi efficientes.

« Dix pôles urbains d’attractivité dans les régions »

S’agissant du développement régional et de la répartition des activités socio-économiques sur un même pied d’égalité entre les grandes villes, les villes côtières et les régions de l’intérieur, ledit plan met les décideurs face à un choix obligatoire, car innovant et prometteur : il s’agit de «  lancer un plan ambitieux pour les régions, se basant sur une vision alliant métropolisation et développement régional, efficience économique et équité territoriale » pour convertir les régions en des sources de développement et de création de richesse, et non en un fardeau socio-économique ; un plan qui impliquera la mise en place d’une gouvernance d’exception, laquelle servira un challenge pas comme les autres, notamment l’instauration de dix pôles urbains d’attractivité dans les régions.

Sauver la Cnrps

La réforme du système de protection sociale acquiert une importance de taille dans un pays qui aspire à se rattraper sur le plan socioéconomique. Selon le présent plan en date rappelons-le d’octobre 2018, le déficit budgétaire de la Cnrps risquerait d’atteindre les 6913 MD en 2030.  Pour sauver – un tant soit peu – cette situation plus que inquiétante, le CAE propose de fixer l’âge de la retraite à 62 ans à partir de 2020, de «  majorer les taux de cotisation de 3% dès 2018 » , de «  revaloriser la pension de retraite »,  réviser le salaire de référence pour le calcul de la pension en se basant non pas sur le dernier salaire octroyé, mais plutôt sur la moyenne des salaires versés durant les trois dernières années, puis sur celle des cinq dernières années, et de «  réviser le taux d’annuité en 2020, soit 2% par année de service linéaire ». Il appelle aussi à la mise en place d’un mécanisme de protection sociale, qui serait conçu spécifiquement au profit des personnes démunies.

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